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GÉRER L’ÉNURESIE AUX SCOUTS

Nous avons l'habitude avant l'été de publier des articles pour les camps de vacances. Cette année, nous avons décidé de mettre en avant un guide pour les animateurs des camps de scouts que nous trouvons très bien fait.

LE PIPI AU LIT CHEZ LES SCOUTS

Le pipi au lit, de son nom scientifique énurésie nocturne, touche 10% des enfants de 5 à 10 ans, mais aussi au-delà. Pour les animateurs, comme pour le jeune, c’est un défi à relever pendant son séjour. Voici un article pour t’aider à mieux comprendre et réagir face à l’énurésie.

ETAPE 1 : LES FICHES SANITAIRES AVANT LE PREMIER WE

Regarde toutes les fiches sanitaires de tes jeunes, note la liste des enfants concernés par l’énurésie nocturne.

ETAPE 2 : DISCUTER AVEC LES PARENTS AVANT LE PREMIER WE

Le jeune n’aura certainement pas envie de discuter de son problème devant ses parents : cela risque de le mettre mal à l’aise. Aussi, nous te conseillons de discuter discrètement de la situation avec eux. Tout d’abord, rassure-les et dédramatise le pipi au lit. C’est commun et ne nuira pas à la qualité de son séjour.
Il y a quelques questions importantes :

  • Combien de fois l’enfant mouille-t-il son lit par semaine ?
  • Quelles solutions adoptez-vous à la maison ? Protection, changement du linge, pipi-stop…
  • Quelles solutions adoptez-vous lorsque votre enfant ne dort pas à la maison ?
  • Votre enfant suit-il un traitement pour l’énurésie ?

Avec toute ces questions tu as une bonne base pour discuter avec eux de la solution à mettre en place. Souvent, il est conseillé de garder les habitudes « comme à la maison ».

ETAPE 3 : DISCUTER AVEC LE JEUNE

Ton rôle va être de le rassurer, d’instaurer une relation de confiance avec lui. Il a vraiment peur que ses copains découvrent son petit problème mais qui compte beaucoup pour lui. Dis lui que ce n’est pas le premier, que ça va passer et que son séjour aux scouts se passera bien. Explique-lui précisément et calmement le déroulement du coucher et du lever en te référant aux sections sur les diverses solutions, n’hésite pas à adapter en fonction du jeune, c’est lui qui est le plus concerné !

EN PARLER AUX COPAINS OU PAS ?

Faut-il le dire aux copains ou garder le secret ? Question difficile. 
En tout cas ce n’est pas à toi, animateur, de prendre cette décision : c’est au jeune, mais n’hésite pas à l’y encourager fortement. Pour le convaincre dis-lui qu’il pourra avoir confiance en ses camarades de tente et eux aussi, qu’il dormira mieux sans avoir peur de faire pipi au lit, propose lui d’aller en discuter avec eux et que son problème sera bien mieux compris que si ses copains le découvrent par eux-même. 
Est-il prêt à confier son secret à ses copains de tente ? Si oui, cela sera très bien reçu par les amis, qui vont ensuite le protéger, une relation de confiance sera installée. Il pourra même se changer dans la tente s’il le souhaite. S’il est déjà au courant, ne pas hésiter à impliquer le chef d’équipe du jeune, il pourra veiller sur lui et prendra à cœur cette mission de « grand frère/soeur » 
S’il y a plusieurs énurétiques et qu’ils sont tous d’accord, vous pouvez l’annoncer à l’ensemble du groupe. Ils seront réceptifs et feront attention aux jeunes concernés. Pour l’expliquer à tout le monde, il faut le dédramatiser, tu peux dire que : des jeunes portent bien des lunettes, d’autres ont un appareil dentaire et certains font de l’asthme, le pipi au lit est du même ordre : un problème médical comme un autre et le jeune n’y peut pas grand chose. 
Sinon, il faut faire attention à ce que son secret ne soit pas divulgué ni détecté. Le cas échéant, c’est à toi de recadrer immédiatement les éventuelles moqueries.

LES PROTECTIONS

Qu’est-ce c’est ?

On parle bien de protections, pas de couches : les couches sont pour les bébés. C’est une solution qui a fait ces preuves pour les chefs qui l’utilisent que ce soit en WE ou en camp.
Il en existe 2 grands types :

  • à scratch, on appel cela un change complet, c’est souvent difficile à mettre seul, mais la protection tient mieux en place ;
  • en forme de slip, très facile à enfiler pour un enfant, celles-ci sont à privilégier.

Avantage : une nuit au sec, pas de lessive, discrétion le matin, la tente ne sent pas l’urine.

Inconvénient : parfois difficile de convaincre un « grand » de porter des protections, peur d’être perçu comme un bébé.

Comment gérer le coucher ?
Le mieux pour un camp est de stocker les protections du jeune à l’infirmerie. Juste avant le coucher, le jeune concerné va aux toilettes puis passe à l’infirmerie pour y mettre sa protection. L’animateur infirmer/assistant sanitaire veille à ce que personne n’entre dans la tente à ce moment. Le jeune part ensuite dormir.
Si c’est un week end, la protection peut être déjà dans le duvet, le jeune n’aura plus qu’à la mettre en même temps que son pyjama, sans toutefois oublier le passage aux toilettes.

Au réveil 
Trois solutions pour l’enfant :
• Avoir une petite poubelle dans ou devant chaque tente, le jeune y met sa protection usagée dedans et l’animateur ramassera la poubelle.
• Passer à l’infirmerie enlever sa protection.
• La laisser dans le duvet : un animateur récupère discrètement la protection usagée puis la met à la poubelle.

Pour la poubelle, veille à ne pas jeter la protection avec les classiques déchets du camp. Il faut prévoir une poubelle spécifique qu’il faut vider régulièrement (odeur).

LE CHANGEMENT DU DUVET ET DU PYJAMA

Pipi au lit , le changement de duvet

Qu’est-ce que c’est ?

Le changement de duvet et pyjama peut être une alternative pour les jeunes ne souhaitant pas mettre de protection. Il s’agit simplement de prévoir plusieurs duvets et pyjamas. Cette solution est plus contraignante, d’autant plus si les accidents sont réguliers.

Avantage : si le jeune fait rarement pipi au lit, il dormira au sec comme tout le monde.

Inconvénients : lessives, douche, odeur de l’urine, le jeune dort dans son urine ou se réveille en pleine nuit pour prendre un duvet sec.

Comment gérer le coucher 
Faire attention à ce que le jeune aille bien aux toilettes avant de dormir.

Au réveil 
Si possible le réveiller avant les autres pour qu’il puisse se changer, se laver. Les animateurs peuvent laver le duvet et le pyjama à ce moment. Les animateurs doivent penser à vérifier les duvets des jeunes énurétiques le matin, il peut arriver que certain essayent de cacher leurs petits problèmes.

LE PIPI-STOP

Pipi au lit : alarmes anti énurésie Pipi au lit : alarmes anti énurésie

Qu’est-ce que c’est ?

C’est un boitier électronique qui se connecte aux sous-vêtements. Si l’enfant urine pendant la nuit le boitier va se déclencher comme une alarme et réveiller le jeune. C’est très efficace, mais les voisins n’apprécieront pas forcément le réveil nocturne.

avantages : une nuit au sec, des vêtements comme tout le monde

inconvénients : réveille tout le monde dans la tente, problème de reprise du sommeil, prix (+ 100€), obligation de prévenir les copains.

Comment gérer le coucher
Stocker le boitier électronique à l’infirmerie ou au QG pour le recharger. Le jeune passera le récupérer avant d’aller dormir. Comme d’habitude, faire attention à ce que le jeune passe bien aux toilettes avant de se coucher, puis il s’équipe de son boitier, tu peux l’aider à fixer le système si besoin. Pense à prévenir les camarades de sa tente, le mieux est de le faire avec lui, ils seront compréhensifs et tout se passera bien. 
Montre lui les toilettes de nuit, dis-lui qu’il peut te réveiller s’il a peur d’y aller seul.

Au réveil

Récupérer le boitier et le mettre à charger. Si c’est à pile, pense à vérifier les niveaux.

LE PYJAMA NO FEAR

Pjama© Shorty No Fear, tout aussi magique et encore plus confortable

Qu’est-ce que c’est ?

Tu peux en acheter ici
C’est le pyjama des grands qui mouillent leur lit, en apparence classique, il est doublé de matière absorbante à l’intérieur et est étanche. Il s’utilise comme un pyjama normal. La contrainte étant de le laver s’il est humide.

avantage : très discret, une nuit au sec, « comme tout le monde » , écologique

inconvénient : prix (139€ pour 2 pyjamas) , lessive

Comment gérer le coucher 
Comme tous les jeunes, il passe aux toilettes avant d’aller dormir et enfile son pyjama.

Au réveil 
Si le pyjama est mouillé, il le donne aux animateurs pour le laver. D’où la nécessité d’avoir au moins 2 pyjamas en camp. Si c’est un WE, il repart avec et le lavera à la maison.

ET POUR UN ADO ?

Avec un ado ou un pré-ado, tout est plus délicat. C’est vraiment un sujet difficile pour le jeune qui souvent le vit comme une tare, il est très gêné.
Pour son bien-être, il vaut mieux l’inciter à porter une protection, il n’a pas envie d’être « un bébé » en couche, pourtant il n’en est pas un : c’est un grand qui a une protection spécialement adaptée à son âge. 
De retour d’expérience, le mieux à cette âge là est de mettre au moins les copains de tente au courant mais il faut que le jeune soit d’accord. Tu verras qu’ils seront compréhensifs et prendront sa défense en cas de moquerie. En plus cela va dédramatiser le pipi au lit et le jeune ne s’en sentira que plus confiant.
Si moqueries il y a, il faut réagir vite et avec une main de fer. A cet âge là, les jeunes peuvent être assez cruels entre eux. N’hésite pas à discuter de temps en temps avec le jeune concerné pour savoir comment ça se passe sur le camp mais sans évoquer son petit problème, bâtir une relation de confiance avec lui est primordial.

L’ACCIDENT

Tout d’abord, avoir un duvet en plus dans ton matériel risque être fort utile.
Un de tes jeunes te réveille à 2h30 du matin en sanglots. Il a fait pipi au lit, c’est le drame, ton rôle est tout d’abord de discuter pour le rassurer : tout va bien se passer pour lui. Donne lui un pyjama et un duvet de rechange. Si tu as des lingettes pour bébé, propose-les lui pour une petite toilette. Si jamais tu n’as pas de duvet de rechange, tu peux lui donner le tien et t’arranger avec les autres animateurs, ou passer prendre les croissants en avance. Pour les vêtements sales et le duvet sale, tu peux les stocker à l’infirmerie pour la nuit dans un sac plastique.

Le lendemain n’hésite pas à discuter avec lui : est-ce la première fois que ça lui arrive ? Comment se passe le camp/we ? Personne ne l’embête 
Si c’est un week end, tu pourras rendre aux parents (et demander d’ailleurs est-ce que ça se passe bien en ce moment pour leur enfant ?) le sac avec les vêtements sales. Si c’est un camp, il faut passer par la case nettoyage. Par expérience, le lavomatique est parfait : il y a des sécheuses, et faire sécher un duvet trempé est un grand défi !

LES ACTIVITÉS À RISQUE

Il faut aussi faire attention au cas des grands jeux, jeux de nuit ou des randonnée en autonomie. C’est souvent complètement absorbée par l’activité que le jeune oubli son duvet de rechange, sa protection … Il ne faut pas oublier de vérifier que le jeune prenne avec lui ce dont il a besoin, ne pas hésiter à impliquer le chef d’équipe pour lui demander de rappeler au jeune de s’équiper avant de partir pour cette super activité et de le lui rappeler avant de s’endormir.

LONG TRAJET, COMMENT FAIRE ?

Si c’est un trajet de jour, juste faire attention à ce que le jeune ne s’endorme pas. 
Si c’est un trajet de nuit, tu peux lui proposer de prendre une protection, soit dans son sac, soit dans le tien. Il pourra se changer discrètement aux toilettes, sur une aire d’autoroute ou dans les toilettes du train/de l’avion. Fais en sorte que sa place soit côté couloir, il pourra plus facilement se lever pour aller aux toilettes.
Au réveil, le jeune pourra mettre sa protection usagée dans la poubelle des toilettes. Prévois tout-de-même, au cas où cela serait rendu nécessaire par l’absence de poubelle, un petit sac (non transparent) pour y mettre la protection usagée.

Crédits : Kid Medical - Bed Wet et La Toile Scoute